Univers, mais encore?
Existe-t’il des points de convergence entre les traditions bouddhiste, hindouiste et la science moderne, sur un sujet aussi complexe que la structure de l’Univers ? Je vous propose un survol rapide de certains aspects des traditions et de la science moderne, afin d’alimenter une réflexion sur la nature de notre Univers.
Les six mondes
Le bouddhisme tibétain considère que le cycle des morts et des renaissances (samsara en sanskrit) impose une succession d’expériences corporelles faites dans six « mondes » distincts.
Ces six mondes sont les enfers, le monde des esprits, le monde animal, le monde humain, le monde des titans et le monde des dieux. Pour en savoir un plus sur cette vision de l’univers visitez Wikipedia ou cette explication plus détaillée en anglais.
Dans le mandala tibétain qui illustre le Samsara, ces six mondes sont tenus dans les griffes de Yama, la mort qui tout dévore.
Au delà de ces royaumes où règnent naissance, maladie, vieillesse et mort, le Bouddha pointe du doigt la lune de l’éveil représentant la nature véritable de l’Esprit.
Je me suis librement inspiré du mandala original dans le dessin ci-contre.
Les Trois Mondes - Triloka
Pour les hindouistes, l’univers est divisé en trois régions, la terre (bhumi), les enfers (Patala) et les planètes des demi-dieux (svarga).
Plusieurs autres traditions proposent des cosmologies qui décrivent la création comme une série de dimensions qui se côtoient ou s’emboîtent.
Et cette notion de dimensions s’introduit doucement dans notre culture à travers les mathématiques et la physique. En physique quantique par exemple on parle de 10 ou de 26 dimensions mathématiques de l’univers.
Dimensions et fréquences
La vision mathématique des dimensions est très simple. Le point: 0 dimension, la droite: une dimension, le plan: 2 dimensions, le cube: 3 dimensions, le tesseract (ou hypercube): 4 dimensions. Bien souvent quand on parle de la 4ème dimension, on pense immédiatement au temps ! Mais il s’agit la d’une confusion entre modèles. Voici une présentation vidéo de la vision mathématique des dimensions.
Les dimensions auxquelles il est fait référence dans le bouddhisme ne rentrent ni dans la définition physique, ni dans la définition mathématique. Une comparaison intéressante peut être faite avec un orchestre en pleine représentation. L’ensemble produit une série de sons dans la bande passante humaine audible entre 20 et 20.000 Hz. Bien que chaque personne ait une sensibilité différente, les ultrasons et les infrasons présents dans la salle de concert ne sont pas perçus par le public malgré leur présence éventuelle. Votre chien entendra par exemple autre chose que vous quand vous écoutez Mozart ! De la même manière, dans l’espace temps dont nous faisons actuellement l’expérience, diverses réalités se côtoient et superposent mais à diverses fréquences. La capacité d’appréhension de ces fréquences dépend de la sensibilité de chacun. Les mondes dont il est question dans ce mandala, correspondent à diverses fréquences de réalités vibratoires voisines, simultanément présentes dans l’espace. Le corps physique permet de percevoir la réalité physique qui vibre autour de nous à la même fréquence. Le corps physique peut être comparé à une combinaison de plongée. Nous disposons d’autres corps qui nous donnent accès à d’autres fréquences. Encore faut-il avoir l’envie de muscler ces parts et de trouver les moyens efficaces de réveiller notre sensibilité.
Les trois Corps (Trikāya)
Selon les différentes écoles bouddhistes, le corps physique constitue la dernière manifestation dans la forme. Les trois corps donnent chacun accès à trois dimensions imbriquées de la manifestation. Et ces dimensions sont également représentées dans les 6 mondes.
Un aspect particulièrement intéressant du modèle intégral de Ken Wilber est la mise en parallèle de concepts ésotériques présenté dans plusieurs traditions. On retrouve dans l’hindouisme et dans le judaïsme cette même description de réalités multi-dimensionnelles emboîtées. Le nombre de dimensions diffère d’une tradition à l’autre mais l’affirmation que nous ne percevons à l’état de veille qu’une faible portion du monde se retrouve dans chacune.
Dans le livre The Atman Project, Ken Wilber propose une table de concordance de ces dimensions et de ces différents corps selon diverses cultures.