Le
texte qui suit est présenté ici pour alimenter la réflexion
sur la crise monétaire en cours. Certaines des informations se
retrouvent sur d'autres sites alternatifs. Les opinions sont celles
de l'auteur. Usez de discrimination ! Bonne lecture.
Lescroquerie
monétaire mondiale
par Eberhard Hamer, professeur à linstitut
des classes moyennes de Hanovre (juin 2005)
La manipulation actuelle des systèmes de la monnaie
et des changes constitue le scandale le plus important et aux
conséquences les plus marquées de notre époque.
Pour la première fois, lescroquerie monétaire atteint
des dimensions
mondiales, car elle a lieu sur toute la planète, elle ne peut
plus être contrôlée, arrêtée ou empêchée
par aucun
gouvernement et elle a même lieu de manière formellement
légale, conformément à des lois nationales désuètes.
Toutefois, il est certain que lescroquerie monétaire, comme
toute autre escroquerie, ne peut pas enrichir à long terme les
malfaiteurs par lappauvrissement de leurs victimes, puisque lon
ne peut abuser daucun système monétaire libéral
à long
terme.
Selon la théorie financière, la monnaie est un moyen déchange
légalisé, qui conserve de surplus sa valeur. Cest
pourquoi elle était jadis un monopole de lEtat (droit de
battre monnaie). Les pièces dor, dargent et de cuivre
qui
circulaient comme monnaie étaient battues par lEtat. Celui-ci
garantissait aussi la pureté du métal et le poids des
monnaies, de sorte que lon savait à tout moment, dans le
pays comme à létranger, quelle était la valeur
de chaque
pièce. Ainsi, les pièces de monnaie étaient simultanément
moyen déchange et valeur durable.
Mais pour battre monnaie, lEtat doit avoir de lor
et de largent. Il était donc important quil disposât
de mines dargent
par exemple (Rammelsberg près Goslar), ce qui lui permettait
de battre des monnaies supplémentaires en argent.
Inversement, les citoyens savaient que lEtat ne pouvait battre
monnaie que dans la mesure où il disposait des métaux
précieux correspondants. Lapprovisionnement en métaux
précieux était donc la base de la monnaie de métal
précieux en
circulation (monnaie dor en circulation).
De la monnaie réelle à la monnaie fiduciaire
Cependant,
des princes ont toujours tenté de se procurer davantage de monnaie
quils navaient de métal précieux en
réduisant la part des métaux précieux dans lalliage
des pièces. Il en est résulté que les marchands
et bourgeois ont cédé
la mauvaise monnaie, mais gardé la bonne jusquau moment
où, tous étant au courant, il a fallu refondre la mauvaise
monnaie. Des pièces dor ont circulé jusquà
la Première Guerre mondiale.
Une monnaie dor en circulation a cependant linconvénient
que laugmentation de lor natteint pas la croissance
économique, de sorte quun manque dor déflationniste
peut empêcher une forte croissance économique. Cest
pourquoi
de nombreux Etats sont passés à une monnaie dor
indirecte: ils disposaient dun trésor dor dun
certain montant en or, à
partir duquel ont été émis des billets de banque
quil était plus aisé de transporter, de compter
et de détenir en grande
quantité. Leur valeur résultait de la faculté de
présenter à tout moment les billets à la banque
centrale et de les y
échanger contre la quantité correspondante dor ou
dargent (billets convertibles en métal précieux).
De cette manière,
lEtat pouvait émettre davantage de monnaie fiduciaire quil
ne possédait de métal précieux, peu de détenteurs
de
monnaie insistant dhabitude sur léchange de billets
en or. Normalement, un volume de moins de 10% dor suffisait à
un
volume de billets de 90%.
Le système fonctionnait dans le monde entier. En effet,
des pays dépourvus dor garantissaient aux détenteurs
de leurs
billets un cours fixe de change par rapport aux monnaies convertibles
en or. Tant que cette garantie de change existait,
les bourgeois étaient certains de pouvoir échanger
à vrai dire par le biais dun double échange (étalon
de change-or)
leur monnaie fiduciaire contre des pièces de métal précieux
et avaient ainsi tout au moins une garantie indirecte de la
valeur de leur monnaie.
De la monnaie dEtat à la monnaie privée
Létape
décisive menant à labandon de la monnaie dEtat
a été la fondation, en 1913, du Système fédéral
de réserve des
Etats-Unis. Bien que la constitution américaine ne prévoie
que lor et largent comme monnaies légales, un cartel
fondé
par des banques privées et dirigé par les deux grands
groupes financiers Rothschild et Rockefeller a créé une
banque
centrale privée ayant droit démettre sa propre monnaie,
devenue moyen légal de paiement et garantie initialement par
le
gouvernement des Etats-Unis. Après la Première Guerre
mondiale, cette banque privée a racheté les réserves
dor
mondiales. Il en est résulté que de nombreuses autres
monnaies nont plus pu maintenir leur étalon-or et ont sombré
dans la déflation (première crise économique mondiale).
A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, linstauration
dun nouvel étalon dollar-or a été donc décidée
en 1944 à
Bretton Woods. Pendant la guerre mondiale, les Etats-Unis ont exigé
des belligérants le paiement darmements en or.
Lor de lAllemagne a dû être remis comme butin.
Ainsi, plus de 30000 tonnes dor venant du monde entier se sont
accumulées aux Etats-Unis, soit davantage que dans tous les autres
pays réunis. Cet or a servi de couverture au dollar.
Mais comme les banques centrales du monde détenaient une grande
partie des dollars à titre de réserves monétaires,
les
Etats-Unis ont pu émettre davantage de monnaie que leur quantité
dor. Létranger avait en effet besoin de dollars pour
acheter les matières premières traitées uniquement
en cette monnaie. Outre lor, le dollar est donc devenu toujours
davantage une réserve monétaire des autres banques centrales.
Le règne du dollar sur le monde avait commencé.
En 1971, le président des Etats-Unis, Richard Nixon, a
supprimé lobligation de convertir le dollar en or (étalon
dollar-or)
et, simultanément, la responsabilité de lEtat à
propos du cours du dollar. Depuis lors, la devise américaine
nest plus
couverte ni par de lor ni par la garantie de lEtat, mais
demeure la monnaie privée libre du Système fédéral
de réserve (la
Fed). Le dollar et toutes les autres monnaies du monde ne conservent
par conséquent plus de valeur, mais est un simple
moyen de paiement imprimé et légalisé.
Si la loi peut obliger à accepter une monnaie non couverte
comme moyen déchange, il ne peut en faire de même
comme moyen de conservation de la valeur. Dans ce cas, la confiance
du détenteur de billets que la valeur de sa
monnaie est assurée à long terme est nécessaire.
A son tour, le cours à long terme la confiance
dune monnaie
flexible dépend uniquement de la rareté de cette monnaie
ou du volume de la masse monétaire. Le problème est que
la
masse des biens na que quadruplé durant les trente dernières
années alors que la masse monétaire sest multipliée
par
quarante.
Or, une augmentation de la masse monétaire implique toujours
de linflation. Et linflation entraîne une dévalorisation
de
la monnaie. On a recouru à trois solutions pour résoudre
ce problème:
Dès la fondation de la Banque fédérale dAllemagne,
la science financière allemande avait exigé létablissement
dun
«quatrième pouvoir» en faveur de linstitut
démission pour permettre à celui-ci de résister
aux pressions visant à un
excès de masse monétaire et, partant, de se fier au maintien
de la valeur monétaire. En fait, la Banque fédérale
était
tenue, de par la loi, de préserver la valeur du mark (théorie
de la monnaie neutre) et était indépendante de lEtat
dans une
forte mesure. Dans ces conditions, le mark, monnaie la plus stable du
monde, a été utilisé toujours davantage comme
monnaie de réserve et monnaie de placement.
La plupart des autres Etats ont préféré une monnaie
axée sur la quantité. Ils ont obligé leurs banques
centrales à
déterminer leurs masses monétaires daprès
certains objectifs, tels la croissance économique ou le plein-emploi.
La
politique nationale a profité de cette évolution pour
exercer son influence sur la banque centrale et sur la monnaie, ce qui
a régulièrement entraîné une inflation de
la masse monétaire (exemples: France, Italie, Espagne).
En revanche, la plupart des dictatures des pays en voie de développement
et la Fed ont préféré une «monnaie
quantitativement libre», cest-à-dire une monnaie
dont les excès par la politique ou les propriétaires privés
du Système de
réserve ne sont pas limités par la loi. Une «monnaie
quantitativement libre» a toujours signifié «monnaie
dont on peut
abuser librement» et na jamais fonctionné à
long terme.
Point essentiel, il ne faut pas sous-estimer les tensions auxquelles
sont soumis les cours des changes lorsque évoluent
parallèlement des monnaies, tel le mark, dont les banques dEtat
émettrices préservent la valeur, et des monnaies de
banques dEtat assujetties, voire de banques privées, qui
sont manipulées selon les objectifs de lémetteur:
comme la
Banque fédérale dAllemagne a maintenu la valeur
du mark relativement stable et que celle dautres monnaies
importantes a diminué toujours plus fortement en raison de laugmentation
de la masse monétaire et de linflation, les
détenteurs de monnaie se sont efforcés tout naturellement
dinvestir à long terme en monnaies fortes et déviter
les
monnaies faibles.
Depuis lors, aucune monnaie du monde na plus quelque base
de valeur que ce soit, la monnaie mondiale sest
détachée de toute valeur réelle, les billets sont
imprimés sans arrêt et leur valeur diminue continuellement
en raison de
leur augmentation constante. Si les gens croient toujours que le papier-monnaie
quils détiennent a une valeur fixe, cela
résulte de manipulations habiles des changes donnant lillusion
dun rapport de valeurs. De fait, les changes sont
manipulés par les groupes qui engendrent aussi laugmentation
de la masse monétaire.
Pratiquement, le Système fédéral de réserve
privé guidé par la haute finance des Etats-Unis et appartenant
à celle-ci a
atteint limportance dun système de monnaie mondiale:
Le dollar, monnaie privée de la Fed, domine déjà
le monde de par sa masse monétaire. Plus de 75% de la monnaie
mondiale sont des dollars.
La haute finance des Etats-Unis a obligé aussi les marchés
des matières premières quelle contrôle à
ne vendre leurs
produits quen dollars. Qui ne vend pas son pétrole contre
des dollars sans valeur est déclaré terroriste (Saddam).
Les banques centrales des autres pays ont été également
forcées daccepter des dollars comme réserves monétaires
dans des proportions croissantes (plus de 90% dans le cas de la Banque
centrale européenne). La valeur des autres
monnaies tel leuro découle donc à
raison de plus de 90% de billets en dollars sans valeur, ne reposant
que sur la
puissance et la volonté de la haute finance américaine.
Les banques centrales étrangères ont été
amenées avec ou sans douceur (Suisse) à céder ou
à «prêter» leurs réserves
dor contre des dollars. Ainsi, lor du monde sest de
nouveau concentré, comme avant la première crise économique
mondiale, chez les propriétaires de la Fed, de sorte quun
système de létalon-or ne pourrait être réinstauré
que
conformément à leur volonté et quils feraient
laffaire du siècle du simple fait dune réforme
monétaire entraînant une
nouvelle fixation du prix de lor (Greenspan: «peut-être
jusquà 6000 dollars»).
La haute finance des Etats-Unis détermine donc par lintermédiaire
de la Fed, qui lui appartient, la monnaie et les
changes du monde entier. Le dollar est la monnaie privée de cette
haute finance. Il nest garanti par personne dautre,
mais est maltraité autant que faire se peut, accru et modelé
en instrument de sa domination sur le monde et du vol de
toutes les matières premières et valeurs réelles
importantes.
En augmentant sans scrupules la masse des dollars, la haute finance
des Etats-Unis sest procuré des liquidités
illimitées, qui lui permettent dacheter le monde entier.
Par cette émission, lEtat américain peut émettre
davantage de
dollars quil nen reçoit (endettement débridé).
Aussi bien la haute finance dominatrice des Etats-Unis que le
gouvernement quelle domine profitent donc de laugmentation
de la masse monétaire. Par conséquent, le volume des
dollars sest accru toujours plus vite ces dix dernières
années.
De même, les dettes de lEtat ont augmenté
considérablement envers létranger. Le gouvernement
des Etats-Unis
commande donc de plus en plus de biens réels à létranger,
quil paie par des billets sans valeur la forme moderne
du
tribut.
Il faut attribuer à une mise en scène et à
un chantage habiles le fait que cet accroissement sans limite des dollars
na
pas entraîné depuis longtemps la chute de cette monnaie
et le refus des clients de laccepter: la haute finance et le
gouvernement des Etats-Unis forcent économiquement et politiquement
depuis des années les principales banques
centrales du monde (Banque centrale européenne, Banque du Japon,
Banque de Chine, etc.) à garder des dollars sans
valeur accumulés lors dexportations ou dachats de
valeurs réelles et à les détenir comme réserves
de devises
constituant soi-disant de la valeur. Cela signifie pratiquement que
les banques centrales de Chine, du Japon et dEurope
accumulent en quantités toujours plus fortes, comme réserves
monétaires prétendument de valeur, les dollars sans
valeur leur parvenant à la suite des livraisons de biens de leurs
ressortissants. La monnaie des Etats satellites est donc
déjà garantie par des dollars dont la valeur diminue toujours
davantage; elle a aussi perdu pratiquement sa valeur. Ainsi,
toutes ces monnaies naviguent sur le même bateau de la dévaluation,
les promoteurs de laugmentation de la masse
monétaire à New York et Washington ainsi que leurs aides
augmentant la masse monétaire dans les banques centrales
des Etats satellites.
Toutefois, le débiteur que sont les Etats-Unis décide
lui-même dans quelle mesure il plumera finalement ses financiers
par une dévaluation officielle du dollar et se débarrassera
de son endettement à leurs frais. Létranger, qui
détient 80%
des dollars, subira surtout les effets de la dévaluation de cette
monnaie. Le débiteur a toute latitude pour déterminer
dans
quelles proportions il dévaluera ses dettes et dépouillera
ainsi ses créanciers.
Cependant, la manipulation des cours fait croire au public que
les monnaies manipulées et accrues sans limite ont
toujours un cours solide.
Si les détenteurs de monnaies savaient quils nont
au fond que du papier en mains, mais que tout dépend des
manipulations, des abus, de la puissance et des objectifs de la haute
finance des Etats-Unis, la vitesse de circulation de
la monnaie augmenterait davantage en raison du refus daccepter
la monnaie, une fuite dans les valeurs réelles aurait
lieu, il sensuivrait une inflation saccélérant
dramatiquement, voire galopant, la dévalorisation accomplie depuis
longtemps des investissements en valeur nominale (papiers monétaires,
obligations, fonds de placement, etc.)
entraînerait un deuxième krach, la dévalorisation
entraînerait la ruine du secteur financier, qui devrait faire
face à des
procès en dommages-intérêts, si bien quune
réforme monétaire deviendrait inévitable.
Malgré une dévalorisation dramatique, lillusion
de la valeur de la monnaie est encore maintenue artificiellement par
lobligation de considérer les billets comme moyens de paiement
légaux. Les profiteurs de ce système sont non
seulement la haute finance de Etats-Unis qui, par sa Fed, place dans
le monde des masses de dollars toujours plus
considérables, mais aussi des banques centrales menant le même
jeu, telles la Banque centrale européenne (BCE) et la
Banque du Japon. Les directions de ces instituts savent fort bien à
quel point le dollar a perdu toute valeur, mais
confortent toujours lillusion du dollar moyen de paiement légal,
se sont tues pour des raisons politiques et ont couvert
leur propre monnaie par des réserves monétaires libellées
en dollars sans valeur. Si une réforme monétaire avait
lieu, la
BCE notamment serait dépourvue de valeurs. La présence
de lor se limite vraisemblablement à une simple créance
et ne
consiste donc plus en or réel. La plupart du temps, il est prêté
prétendument en nature à la Fed, qui le prête à
son tour, si
bien quil nest plus saisissable en cas deffondrement.
Le système repose sur le fait quun abus nest ni discuté
ni ne fait
lobjet dune publication.
Fait n°1: Les masses monétaires mondiales ont été
tellement accrues et ont une base si fragile (dollars, euros, yens,
etc.) que les monnaies correspondantes nexercent plus de véritable
fonction de conservation de la valeur, si importante
aux yeux du citoyen.
Fait n°2: Seules la manipulation et la tromperie à
propos dune valeur de la monnaie qui nexiste plus préservent
artificiellement la fonction déchange des monnaies.
Fait n°3: Le dollar, monnaie privée de la haute finance
américaine, a rompu depuis longtemps tous ses liens avec une
valeur réelle (lor) ou avec une masse monétaire
déterminée. Il a donc non seulement perdu sa fonction
de conservation
de la valeur, mais ne trompe plus le monde, à propos dune
valeur déchange prétendue de la monnaie privée
dévalorisée
par une augmentation sans limite, que par des manipulations de cours
sur lensemble de la planète. Seules cette
tromperie et la puissance de la haute finance des Etats-Unis alimentent
encore une «confiance» artificielle dans le dollar.
En revanche, si les participants au marché savaient quils
nont en main, avec la valeur nominale du billet, que la
promesse sans valeur de particuliers dans lesquels ont ne peut depuis
longtemps plus avoir confiance, qui abusent
constamment de leur pouvoir de manipuler la valeur de la monnaie, cette
confiance se serait effondrée depuis longtemps.
Il en va des actions comme de la monnaie. La plupart de ces titres
nont plus de substance et ne recèlent que de
lespoir. Celui qui a cru avoir beaucoup gagné lors de la
hausse fulgurante des actions a appris par le krach que laction
ne comporte, outre la valeur du papier, que de lespoir, mais que
celui-ci peut disparaître facilement. Le gain ou la perte
dans le jeu de la Bourse sont de simples espérances et non des
valeurs réelles. Tel est aussi le cas de la monnaie. La
seule valeur réelle est celle du papier. Le reste est une confiance
dans des puissances financières mondiales
corrompues, mais fortes.
La mainmise sur les valeurs réelles au moyen dune monnaie-fiction
Si les participants au marché savaient que notre système
monétaire repose finalement sur la monnaie privée quest
le
dollar et que cette monnaie dépend uniquement des souhaits de
manipulation et dabus de loligarchie financière,
ils
perdraient confiance dans la monnaie, ne considéreraient plus
celle-ci comme moyen de conservation de la valeur, mais
tenteraient déchapper à la dévalorisation
constante de la monnaie en se réfugiant dans les valeurs réelles.
Or telle est laction de ceux qui, cachés derrière
la Fed, procèdent à la plus forte augmentation de la masse
monétaire
de tous les temps. Depuis des décennies, ils achètent
avec une monnaie perdant de plus en plus de sa valeur toutes les
valeurs réelles quils trouvent: stocks de matières
premières, complexes industriels, immeubles et presque chaque
société financière étrangère à
peu près intacte par une reprise amicale ou hostile, à
presque nimporte quel prix. Non
seulement la haute finance des Etats-Unis accumule les valeurs réelles
mondiales, mais aussi lEtat importe depuis des
années, contre de la monnaie de papier au fond sans valeur, davantage
de valeurs réelles du monde quil nen peut payer
et sendette ainsi sans limite envers létranger
tant que les créanciers étrangers croient encore à
la valeur du dollar ou
peuvent être obligés, par chantage politique, de prendre
comme réserves monétaires ces dollars pourris.
Monopoles
formés grâce aux valeurs réelles
De
cette manière, la haute finance qui se cache derrière
la Fed a acquis contre ses dollars pourris, grâce à une
politique
ciblée de valeurs réelles, des secteurs entiers du marché
et a constitué ainsi des monopoles ou oligopoles dans les
domaines suivants: diamants, or, cuivre, zinc, uranium, télécommunications,
presse et télévision, denrées alimentaires
(Nestlé, Coca-Cola), de grandes parties de lindustrie de
larmement et de lespace, etc.
Actuellement, une tentative de monopole tente de contrôler
le secteur de la génétique. Les animaux et plantes qui
ont
subi des manipulations génétiques sont stériles.
Si lon peut donc manipuler les gènes de toute une région,
les paysans
ne peuvent plus utiliser les céréales quils ont
récoltées et doivent acheter les semences dune entreprise
au prix quelle
fixe.
Une autre monopolisation a lieu actuellement sur le marché du
sucre: le marché du sucre de lUE est régi de manière
à
préserver aux paysans leur production de sucre de betteraves,
qui est dune nécessité vitale pour nombre dentre
eux. Or
le sucre de betteraves est plus cher que le sucre de canne du cartel
américain qui croît sous les tropiques. Nestlé et
Coca-Cola, qui appartiennent à la haute finance des Etats-Unis,
exigent maintenant, de concert avec les scientifiques et
politiciens qui en dépendent, une «libéralisation
du marché du sucre» et la revendiquent dans les instances
internationales (GATT, Mercosur). Dès que cette libéralisation
sera imposée, le sucre de betteraves cher ne pourra plus
se maintenir face au sucre de canne bon marché, la production
européenne de sucre seffondrera définitivement et
le
marché du sucre tout dabord bon marché, puis
cher sera inondé par le cartel du sucre de canne contrôlé
par la haute
finance des Etats-Unis.
Le cas Primacom démontre par quelles méthodes la
haute finance des Etats-Unis accapare des branches entières:
cet
exploitant de réseaux par câble a une situation très
lucrative, mais est depuis longtemps dans le collimateur de la haute
finance des Etats-Unis (monopolisation des télécommunications).
Celle-ci sest infiltrée depuis longtemps dans le
management de Primacom, puis lui a accordé un prêt à
un taux dintérêt dépassant 30%. Par conséquent,
cette
entreprise florissante a connu des difficultés et est devenue,
aux yeux de la banque américaine, propre à une OPA très
bon marché. Le jeu traverse actuellement sa dernière phase.
Lémissaire de la haute finance américaine
Ron Sommer a tenté de se livrer à un jeu analogue avec
Deutsche Telekom.
La haute finance des Etats-Unis accumule les sociétés
du secteur des télécommunications pour créer un
monopole
mondial. Pour ce faire, lémissaire Sommer lui a acheté
une petite entreprise du secteur des télécommunications
à un prix
($ 30 milliards) supérieur de trente fois à sa valeur,
afin que cette haute finance puisse racheter Telekom avec son propre
patrimoine. La deuxième étape consistait à rendre
les actions Telekom si bon marc hé que linvestisseur américain
puisse
les acheter à bas prix. Sur ce point, Rom Sommer a échoué.
Toutefois, cet échec ne fera que retarder, sans les
empêcher, les plans de reprise de la haute finance américaine.
La privatisation et le rachat dentreprises des
télécommunications continuent, conformément aux
plans dressés.
Un jeu analogue se déroule sur le marché mondial
de lénergie. En Allemagne, EON et RWE y participent visiblement,
la
haute finance des Etats-Unis ayant déjà envoyé
ses hommes de confiance dans les banques et managements décisifs
pour les candidats à la reprise. En 20 ans, elle veut aussi monopoliser
leau du monde, selon les indications de son
représentant Brzezinski.
La réforme monétaire et les valeurs réelles
Une interprétation correcte des plans de la haute finance mondiale
aboutit à la conclusion que la masse monétaire doit
être accrue et dévalorisée jusquà ce
que toutes les valeurs réelles importantes du monde soient achetées
et
monopolisées. La haute finance sait bien que son accroissement
de la masse monétaire ne saurait passer inaperçu et
que, à un moment donné, la confiance en un dollar inflationniste
disparaîtra. Léclatement dune crise de confiance
fera
de linflation encore contrôlée une inflation galopante,
qui aboutira forcément à une réforme monétaire.
Or, il sagit dun avantage dont bénéficiera
aussi bien la haute finance que les Etats-Unis:
Préalablement, la haute finance a acheté assez de valeurs
réelles avec des dollars pourris, et ces valeurs réelles
ne
seront pas touchées par la réforme. La haute finance aura
ainsi converti à temps de largent pourri en patrimoine
de
valeur. Comme elle a constitué des monopoles mondiaux dans de
nombreux domaines, elle peut imposer des
prélèvements à tout moment au monde, grâce
à des prix de monopole. Les dominateurs du monde auront donc
comme
revenu non plus des impôts, mais des revenus de monopoles. Personne
ne pourra empêcher la haute finance de relever
de 10, 20 ou 30% les prix de lor, des diamants, du cuivre, du
zinc, de leau, des semences ou de lénergie et dimposer
ainsi des prélèvements spéciaux à lensemble
de la population mondiale. Il ny a encore jamais eu de telle puissance
financière dans le monde ayant constitué un tel péril
pour lensemble de la population.
Rusée, la haute finance des Etats-Unis a principalement déversé
ses dollars pourris à létranger. Plus des trois
quarts des
dollars ne sont plus aux Etats-Unis, mais se trouvent dans les Etats
créanciers de ce pays. En effet, les Etats-Unis se
sont de plus en plus endettés envers létranger ces
dernières années. Létranger a livré
des produits et reçu en échange
des dollars sans valeur. Toutes les banques centrales étrangères
sont remplies de dollars pourris. Si ceux-ci sont
subitement dévalués, plus des trois quarts du dommage
toucheront les banques centrales, les banques, les Etats et les
opérateurs hors des Etats-Unis. Les banques centrales européennes
pourront alors regretter davoir échangé leur or
contre des dollars pourris et davoir constitué de la monnaie
formelle comme base (réserves monétaires) de leur propre
monnaie, tels le yen et leuro. Si le cours de la monnaie-clé,
le dollar, seffondre, celui des monnaies satellites subira le
même sort, sa seule base étant un montant en dollars pourris.
En dautres termes: la réforme monétaire qui se prépare
déclenchera forcément une réforme de toutes les
monnaies mondiales, dont le dollar pourri constitue encore la principale
réserve monétaire.
Le fait que tout accroissement continuel dune monnaie privée
le dollar par le Système fédéral
de réserve appartenant
à la haute finance des Etats-Unis doive forcément entraîner
un pourrissement du dollar, une inflation de plus en plus forte
et, finalement, une réforme monétaire est une certitude
fondamentale de la science financière, et même Greenspan
et
ses collaborateurs devraient en être conscients.
De la réforme monétaire à la
monnaie mondiale
Imprudemment,
Greenspan a indiqué dans un discours «quune correction
fondamentale du dollar aurait lieu dici 2007 et
que lon pourrait fondre à cette fin le dollar et leuro
en euro-dollar, une nouvelle monnaie mondiale.» Cette vue est
conforme aux besoins de la haute finance américaine, car labus
du dollar ne peut se poursuivre que jusquen 2007 au
pire. En effet, la confiance du monde dans cette monnaie privée
accrue sans trêve, perdant de plus en plus de sa valeur
et maintenue artificiellement devrait avoir disparu jusqualors.
Le dollar subira donc une transformation ces prochains
temps. Si une fusion avec leuro avait lieu, la haute finance des
Etats-Unis atteindrait des objectifs importants:
Une nouvelle monnaie permettrait de dévaloriser les anciennes
dettes monétaires et, partant, de spolier les créanciers
détenant encore de cette monnaie. Si le nouvel euro-dollar vaut
20 anciens dollars ou 15 euros, les anciennes monnaies
sont dévaluées en conséquence, les créanciers
détenteurs dancienne monnaie spoliés, le jeu a profité
aux émetteurs de
monnaie privée.
LEtat fédéral américain surtout se débarrasserait
ainsi de ses dettes: lendettement envers létranger,
qui atteint
actuellement 5200 milliards de dollars, ne se chiffrerait alors quà
2600 milliards deuro-dollars, soit une dévaluation de
50%.
Les détenteurs danciens dollars seraient les principales
victimes, les montants quils détiennent étant dévalués
de 50,
voire de 90%. Les banques centrales de Chine, du Japon et dEurope,
qui détiennent dimportantes réserves monétaires
en dollars, en pâtiraient particulièrement.
Toutefois, le but principal de la haute finance américaine est
détablir ainsi une monnaie mondiale quelle contrôlerait.
Sous un régime deuro-dollars, le Système fédéral
de réserve appartenant à la haute finance des Etats-Unis
aurait
forcément une majorité. Cette haute finance contrôlerait
alors la majorité du système. A cette fin, la haute finance
des
Etats-Unis a choisi la BRI (Banque des règlements internationaux),
une organisation privée dont elle a déjà acquis
secrètement la majorité des parts. Si la BRI devenait
la banque centrale émettant les euro-dollars, les mêmes
propriétaires privés seraient, par hasard, les principaux
propriétaires de la nouvelle banque centrale, qui étaient
auparavant les propriétaires de la Fed. Ils pourraient jouer
le jeu consistant à émettre de la monnaie à leur
gré, à un
niveau supérieur, quils ont joué jusquà
maintenant avec le Système fédéral de réserve
et bénéficier de surcroît de la
diminution de leur endettement due à la réforme monétaire.
Laugmentation de la masse monétaire mondiale qui a eu lieu
jusquà maintenant, cette grande escroquerie monétaire,
serait effacée par la réforme monétaire. Les vieux
malfaiteurs
bénéficieraient dun nouveau système, dune
nouvelle monnaie, qui leur permettrait dutiliser aux mêmes
fins la monnaie
mondiale euro-dollar durant les 20 à 30 prochaines années.
Ce faisant, la haute finance des Etats-Unis aurait donc monopolisé
par escroquerie les valeurs réelles mondiales parmi
lesquelles figurent des biens aussi essentiels que les semences, les
denrées alimentaires, leau, lénergie et les
métaux,
mais aurait aussi bâti de nouveau un monopole monétaire
à sa disposition, quelle pourrait utiliser à son
gré une
machine daccroissement monétaire, tel lâne
aux ducats de la légende.
Même la publication de ce système descroquerie
ne provoquera pas de cris dans le monde. On parlera de «théorie
du
complot», d«antiaméricanisme», voire
d«antisémitisme» (Rothschild) ou sefforcera
dempêcher de telles publications,
une partie essentielle des médias imprimés et électroniques
mondiaux appartenant à la haute finance des Etats-Unis.
Il est important que ceux qui pourraient subir des pertes comprennent
ce jeu. Celui qui possède un patrimoine financier
devrait donc écouter, ou plutôt lire.
Les perdants du grand jeu de loligarchie financière
sont les participants au marché mondial qui accordent trop de
confiance à la monnaie, qui croient toujours que celle-ci na
pas une simple fonction déchange, mais quelle sert
encore
de préservateur de la valeur. Les hommes nont visiblement
pas tiré de leçon de la dévalorisation constante
de la
monnaie de ces 40 dernières années. Celle-ci saccélérera
ces prochaines années avant la catastrophe finale, car elle
sert uniquement aux manipulateurs. Celui qui attache donc de limportance
au maintien de la valeur à long terme de son
patrimoine ne peut pas continuer à avoir des placements en valeurs
monétaires, en polices dassurances, en obligations
ou en espèces, il doit investir en valeurs réelles, comme
la haute finance lui en donne lexemple.
Objectif stratégique de lescroquerie monétaire mondiale
Pour autant que lon puisse en juger de lextérieur,
la haute finance des Etats-Unis a eu pour seul objectif initialement
de
contrôler la monnaie du pays et, partant, de manipuler le marché
des Etats-Unis à son gré. La Fed privée servait
à
réaliser cet objectif. Lorsque le président Kennedy a
proposé une loi visant à étatiser ce système
financier privé, il est
décédé subitement. Toute personne en contact avec
les possibilités de monnaie privée a perdu son patrimoine
ou sa vie.
Depuis lors, les objectifs stratégiques de la haute finance
américaine ont dépassé le cadre national. Elle
a pour but un
système monétaire privé mondial quelle a
assuré par son dollar privé, imposé comme principale
monnaie de réserve
dans le monde entier, et quelle ne doit plus formaliser que par
une monnaie mondiale, leuro-dollar.
Si nous voulons empêcher un deuxième abus du système
monétaire mondial en faveur dune haute finance privée
et
labus des masses monétaires, chaque monnaie doit être
protégée contre tout abus public ou privé, contre
toute
manipulation déflationniste ou inflationniste.
Ce but ne peut certainement pas être atteint si lon
abandonne les changes à la haute finance privée. Celle-ci
profitera
toujours des possibilités dabus en spoliant et exploitant
le monde par un accroissement de la masse monétaire.
Cependant, lexpérience a montré aussi que
la plupart des gouvernements abusent également de leur monnaie,
sils
peuvent influer sur la banque centrale et sa politique de la masse monétaire.
Il convient donc dempêcher les abus que les pouvoirs
publics et la haute finance privée exercent sur les monnaies.
Il est certain quune monnaie basée sur lor
ne peut pas être manipulée aussi facilement quune
simple monnaie
formelle. Toutefois, les problèmes dune monnaie basée
sur lor découlent de la disponibilité de lor,
la haute finance
ayant accaparé la plus grande partie des réserves dor.
Ainsi, elle redeviendrait gagnante et accapareuse de toute sorte
de monnaie basée sur lor.
La seule solution est donc celle dune monnaie formelle.
Cependant, cette monnaie ne doit pas être librement,
arbitrairement déterminable, mais doit être axée
sur un objectif de monnaie neutre. La masse monétaire ne doit
donc pas
croître davantage que celle des biens. Le secteur monétaire
ne doit plus exercer deffets inflationnistes ou déflationnistes
sur les monnaies et léconomie mondiale.
Cet objectif ne peut être atteint que par des banques centrales
strictement neutres et si indépendantes quelles
constituent un «quatrième pouvoir», ne sont pas dans
les mains de particuliers et ne peuvent pas être influencées
par
leurs gouvernements. Avant sa castration par la Banque centrale européenne,
la Banque fédérale dAllemagne était très
proche de cette indépendance.
La prochaine réforme monétaire offre une chance
unique de dénoncer les coupables, leurs manipulations monétaires
et
leurs abus, ainsi que de susciter lapprobation générale
dun système de banques centrales sur lequel ni la haute
finance
ni les gouvernements nexerceraient dinfluence. Il sagit
dune chance exceptionnelle.
La haute finance surtout, qui, par son organe la BRI, sest
déjà préparée à semparer du
prochain système de banques
centrales et de monnaies pourrait empêcher la création
dun système indépendant. Il convient donc dinformer,
dexpliquer à la population, à léconomie
et aux politiciens les dangers quune économie monopoliste
fait courir non
seulement à la monnaie actuelle, mais aussi à un nouveau
système monétaire.
Source : Horizons et débats, numéro 31, juin 2005